Casablanca : Les merveilles fragiles de l’ancienne médina

Casablanca n’est pas une destination phare pour les touristes. Souvent oubliée, la ville blanche a pourtant un riche patrimoine architectural qui mérite le détour. C’est durant le protectorat français entre 1912 et 1956, que Casablanca est devenu un terrain d’expérimentation d’une génération d’architectes français qui ont construit des milliers de bâtiments dans la ville. Plusieurs décennies plus tard, ces architectures demeurent encore. La ville blanche est désormais un concentré de styles architecturaux : certains bâtiments sont néoclassique, néo-mauresques, d’autres art déco ou fonctionnalistes…
La médina, et principalement au boulevard de Paris, regorge d’architectures toutes aussi fascinantes les unes que les autres. A la rue Driss Lahrizi, par exemple, se trouve un véritable trésor : l’immeuble La Princière.  Conçu durant les années 1920 par l’architecte français Alexandre Cormier, ce bâtiment est un joyau de l’architecture art-déco. Depuis sa construction, La Princière est restée intacte. D’ailleurs, au premier étage de l’immeuble, le café « Antic Palais » aussi ancien que l’immeuble, est également resté dans son jus : son mobilier et son architecture remontent aux années 20.
D’autre part, en face de la porte de l’ancienne médina, près de la place des Nations, se dresse un autre bijou de l’architecture néo-mauresque. Il s’agit de l’hôtel Excelsior. Bâti entre 1916 et 1918 par Hippolyte-Joseph Delaporte, l’un des premiers à avoir utilisé le béton armé, introduit dès 1913 à Casablanca par les frères Perret, cet hôtel est l’archétype du style néo-mauresque de l’époque du protectorat grâce notamment aux arcs en plein cintre, aux tuiles vertes et aux carreaux de faïence. De nos jours, l’architecture de cet hôtel n’a pas changé, pas plus que son design intérieur. Par ailleurs, de grands écrivains français ont logé à l’Excelsior dont Antoine de Saint-Exupéry. A Casablanca se trouve bien d’autres architectures séduisantes : le restaurant Rouget de l’Isle, la ville des arts, le musée Slaoui ou encore la Banque du Maroc.
C’est ainsi qu’en 2018 l’Agence urbaine de Casablanca (AUC) a lancé une opération de recensement de milliers de bâtiments art-déco dont le but est d’aboutir à un plan de sauvegarde et de valorisation des immeubles répertoriés.
Pour cela, il a fallu catégoriser les immeubles selon leur valeur patrimoniale : la classe A concerne les architectures les plus exceptionnelles qui seront possiblement inscrits au patrimoine (au nombre de plus de 700),  la classe B est consacrée aux bâtiments notables dont la valeur patrimoniale est moyenne, et la classe C concerne les immeubles qui sont déjà inscrits au patrimoine, ils sont aujourd’hui au nombre de 103. Toutes ces architectures sont toutefois sous la menace d’une déperdition, d’une démolition ou même d’un effondrement. Si certains immeubles sont aujourd’hui en restauration, bien d’autres ont disparus à cause d’un manque d’entretien.

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