Anti-architecture, ou le renversement des valeurs

Les théories architecturales les plus en vogue empruntent une voie nouvelle tout à fait unique : la laideur et l’anti-esthétique. La place de cette nouvelle vision de l’architecture occupe une place assez grande dans les esprits versés dans cette science. Appelée anti-architecture, cette théorie intervient dans un contexte de réévaluation de l’architecture postmoderne. Elle constitue en quelque sorte une critique nouvelle à l’architecture contemporaine. Ce nouveau courant se manifeste déjà dans maintes architectures postmodernes qui sont regroupées principalement en Europe centrale ou encore au Royaume-Uni. Mais, remplacera-t-il l’architecture telle que nous la connaissons ? C’est une question que bien des gens se posent.  

Architecture contemporaine et relativité du beau
 

Assurément, le débat sur l’esthétique de l’architecture contemporaine divise, comme toute question d’ordre esthétique. L’anti-architecture a pour but de mettre en évidence un style nouveau qui, malgré son « inesthétisme », a toutes les chances de contenir à l’avenir les qualités esthétiques des choses belles. Car selon les auteurs qui défendent cette nouvelle architecture, la beauté est relative. Aussi, l’anti-architecture étant un courant postmoderniste, son but est de critiquer et de transformer le monde architectural. Sans pour autant être inconfortable ou inexploitable, l’anti-architecture, dite déconstructiviste, tente d’apporter un regard nouveau au premier art. Les auteurs sont depuis plus d’une décennie très nombreux à réaliser des chefs d’œuvres anti-architecturaux. Par exemple, Frank Gehry a réalisé plusieurs bâtiments qui ont pour but avoué d’être laids mais qui néanmoins sont de nature à plaire. Parmi les édifications faisant partie du courant anti-architectural, citons le Peter B Lewis Building de l’université de Cleveland, le Vontz Center de l’université de Cincinnati, le Stata Center, etc. D’autres architectes ce sont mis également a adopté un style déconstructiviste, comme Peter Eisenman qui a bâti l’Aronoff Center for Design and Art.  

« Architecture de la mort pour le nouveau millénaire »
 

Par ailleurs, un livre publié en 2004 intitulé « anti-architecture et déconstruction » et rédigé par Nikos A. Salingaros, urbaniste, théoricien de l’architecture et professeur en mathématique, critique fortement ce nouveau courant. Il souligne que « la déconstruction appliquée aux bâtiments leur ôte leurs qualités architecturales, tout en y réinscrivant un semblant d’ordre inutile et superficiel qui n’apparaît que sous forme de motifs abstraits en tant que telle, mais plutôt une architecture de la mort pour le nouveau millénaire ». N. Salingaros a écrit le livre dont l’unique but est de rappeler que seule l’architecture utile, esthétique, belle et fonctionnelle pourrait résister au temps. L’auteur a publié son livre pour défendre une architecture classique et contemporaine. Selon lui, une architecture qui ne respecte pas les processus structuraux dans le seul but d’engendrer le désordre délibéré, cesse d’être une architecture. L’anti-architecture, à cause de ses constructions difformes et hétéroclites a parfois été appelée « déconstructivisme ». Elle a occasionné beaucoup de débat au sein de la communauté des architectes. Dans tous les arts le changement de courant a souvent eu du mal à s’imposer. Néanmoins, l’avenir de ce courant se limitera probablement à voir le beau autrement sans pour autant remplacer l’architecture moderne.

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