L’imagination, quelle place a-t-elle dans la création architecturale ?

 

 

Si l’on considère, dans tous les domaines d’art, la série d’actes qui va de l’idée créatrice à l’achèvement de l’œuvre quelle qu’elle soit, on ne peut s’empêcher de conclure à la prééminence de l’architecture sur les autres applications artistiques. Il ne s’agit pas là d’une opinion passionnée, ni d’une préférence naïve. Mais on le déduit aisément en examinant la nature des opérations de l’architecte, leur ampleur, leur complexité et leur quantité.

Que dans l’esprit de cet architecte, une suggestion élémentaire, une pensée vague se transforme, à la suite de travaux patients et méthodiques, en une création pleine, solide, belle, vaste, massive, homogène, et qui enveloppe les êtres et les choses, n’est-ce pas le mode de conception le plus accompli qui soit ? Le peintre, ni le modeleur, ni le statuaire ne vont à cette limite de réalisation.

Dans cet article, nous essayerons d’éclaircir partiellement les procédés de composition en architecture moderne, et de définir le rôle que l’imagination peut y jouer.

 

L’imagination et ses entraves

 

Certes, on ne peut parler d’imagination en architecture comme on le fait en musique et en littérature. « La folle du logis », ainsi qu’on l’appelle parfois, est sévèrement limitée et régulée par les contraintes logiques, physiques, techniques et structurelles. Pour un résultat harmonieux, la forme externe d’un édifice doit respecter d’abord les conditions qui le rendent utilisable. Si cette conformité vient à manquer, le bâtiment serait dangereux ou repoussant. Là réside, selon des théoriciens avisés, la portée esthétique d’une construction. Elle résulte de la liaison intime entre la finalité de l’œuvre et les conditions qui la servent. Si la forme suit la fonction, selon Louis Sullivan, alors la beauté suit l’utilité.

Les théoriciens soulignent un autre point, mais dont la pertinence nous paraît improbable. Ils attribuent une valeur unique au dessin architectural, en ce qu’il ne représente aucun modèle existant au préalable, contrairement au dessin ordinaire, et qu’il produit ce qui n’a pas encore de réalité. Mais l’on peut objecter que tous les tableaux et croquis ne sont pas les répliques ponctuelles de la réalité. Nous reviendrons plus loin sur les divers aspects du dessin en architecture. Quant à l’imagination chez le simple usager, devant une œuvre architecturale, elle n’est pas dépourvue d’importance. Et, si elle est moins leste, moins éthérée que dans l’écoute musicale, par exemple, où tout ce que l’on rêve est abstrait et volatile comme le son ; néanmoins, elle est plus concrètement impressionnée, plus physiquement saisie, face à l’édifice, en raison de son caractère ample et robuste.

La possibilité de multiplier les perspectives, par de libres mouvements, peut être même considérée comme un plaisir des sens qui satisfait à l’imagination. Mais il y en a d’autres : selon les sensibilités.

 

La création en architecture moderne, et les fonctions du dessin

 

Certains chercheurs en science de la conception ont distingué et résumé les différentes phases du travail de l’architecte. La première étape consiste dans l’examen complet des conditions d’édification. L’architecte explore, constate, analyse, se prépare. Il prend acte des finances du client, des qualités du terrain, et des obligations juridiques et écologiques. Il tâche à réunir le plus d’idées possibles sur les conditions prochaines de son travail.

Ensuite, par le moyen de simulations, il commencera d’apporter des solutions aux problèmes qu’il a lui-même soulevés. Ici naît le dessin, qui est – chose admirable – une démarche dialectique, un véritable raisonnement chez l’architecte. Le dessin doit se montrer fidèle aux lois géométriques de la perspective, et instaurer un point de vue cohérent et juste. Les distances et l’ordre des objets doivent être respectés. Les solutions sont alors clairement spécifiées ; elles représentent l’essentiel du projet global, et sont communiquées aux constructeurs.

Il existe plusieurs sortes de dessins. Nous venons de dire quelque mot sur le dessin à visée descriptive. Comme son nom l’indique, il doit donner un aperçu exact du résultat de la construction.

Le dessin à visée prescriptive, plus clair, plus régulier, plus scientifique, est surtout adressé aux constructeurs. Il ne doit naturellement pas comporter d’incohérences, ni d’incertitudes. Les outils numériques peuvent favoriser ces tâches difficiles.

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